Des Félins pour Demain est une association à but non lucratif créée en Octobre 2020 dans le but de venir en aide à des programmes de protection et de réintroduction de grands félins.
Elle est née d’une passion, celle de Cédric Zanello pour la faune sauvage qui en a fait son métier en devenant soigneur animalier il y a 10 ans et l’a conduit à voyager à travers le monde, et de sa volonté d’agir concrètement au plus près dans des situations de détresse animale.
Après une première mission vétérinaire au Burkina Faso en 2021 qui a nécessité plusieurs mois de préparation et qui a été riche à tous points de vue, notre association, animée par la volonté d’aller encore plus loin dans la protection et la sauvegarde de la faune sauvage, étoffe son équipe, réaffirme son ambition et sa détermination et donne de nouveaux caps à ses actions.
L’équipe de scientifiques français des Félins pour Demain et le gouvernement guinéen vont entamer une mission de terrain en janvier 2023 pour étudier la population de léopards dans la Zone Intégrale Protégée (ZIP) de la Mafou dans le Parc National du Haut Niger en Guinée.
La première phase de l’étude, d’une durée de 3 ans minimum, consiste à mener des études écologiques sur la densité et la distribution de la population de léopards, ainsi que leur interaction avec les populations humaines locales. La mission sera menée à l’aide de techniques non-invasives, telles que la pose de pièges photo, le relevé d’indices et l’analyse ADN.
Les objectifs incluent une première estimation de la densité de léopards, la mise à jour de l’inventaire de la faune et l’identification des facteurs qui peuvent nuire à la conservation de l’espèce et du parc. Les années suivantes permettront d’affiner les premiers résultats obtenus.
Le but est également de sensibiliser les populations locales à la fragilité de l’écosystème du parc.

Le Parc National du Haut Niger
Le parc national du Haut Niger (PNHN) situé en République de Guinée, en Afrique de l’Ouest à été créé en 1997. D’une superficie de 554 km² il comprend en son cœur deux zones Intégrale Protégée (ZIP) : Kouya et Mafou. Une zone tampon de 596 000 ha entoure ces deux ZIP.
Mafou, d’une superficie de 55 000 ha, sera la zone d’étude dédiée au Projet Léopard. La ZIP de Mafou est très particulière puisqu’elle comprend une des dernière zone de forêt sèche en Guinée. Ces forêts, également décrites comme des mosaïques de forêts et savanes, sont des écosystèmes rares en Afrique de l’Ouest.
Grâce à la présence du fleuve du Haut-Niger et à la particularité de l’habitat, le parc représente un couloir potentiel de migration des grands mammifères.
L’étude permet alors d’encourager les autorités locales à mieux protéger la mosaïque, qui représente une transition d’habitats typiques forestiers et savanicoles et une niche écologique pour de nombreuses espèces, et les versants du fleuve afin de redynamiser les mouvements de populations.
À l’ouverture du parc en 1997, 94 espèces de mammifères ont été recensées, ce qui représentait 50% de la biodiversité des espèces mammifères du pays.d
Le projet léopard
Aujourd’hui le léopard ne se retrouve que sur 33% de son aire historique de distribution à l’échelle du continent africain , l’espèce à perdu 86 à 95% de son aire historique de distribution en Afrique de l’Ouest.
Le léopard est un grand carnivore, ubiquiste, il est une espèce emblématique, classé Vulnérable par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Il est souvent utilisé en tant qu’espèce parapluie. C’est-à-dire que par sa position dans la chaîne alimentaire, sa présence dans un milieu impacte positivement tout le réseau trophique. Donc, si une étude de conservation est menée sur l’espèce dans un espace tel que le Parc National du Haut Niger, indirectement les actions de conservation auront un impact sur toutes les autres espèces.
Notre équipe de scientifiques française et guinéenne va donc entreprendre en 2023 une première mission de terrain afin d’engager l’étude de la population de léopards au sein de la ZIP de la Mafou, dans le Parc National du Haut Niger en Guinée.
La première phase, d’une durée estimée à trois ans au moins, consistera à mener les études de base nécessaires à la compréhension de la vie du léopard au sein du PNHN. Son écologie, la densité et la distribution de sa population, et son rapport avec les populations humaines riveraines seront les thèmes des recherches qui seront entreprises.
L’OGPR (Office Guinéen des Parcs et des Réserves) est ravi de collaborer avec notre association. L’association permet de soutenir la recherche, d’apporter une expertise aux autorités de l’environnement et d’accompagner le parc vers une amélioration de la conservation des habitats et des mammifères.
Notre ambition sur le long terme est de créer une dynamique et de favoriser l’enthousiasme des populations locales à poursuivre le suivi écologique.